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Être vétérinaire et manager en 2022 : les nouveaux défis !

Merci à l'équipe du Cabinet Vétérinaire de Condé en Brie pour cette photo d'illustration.

Crédit photo © Studioanna, Anna Camerac
Depuis toujours, les vétérinaires ont eu des équipes à manager et cela se faisait simplement et de façon assez intuitive. Il y avait bien sûr des maladresses, voire parfois des erreurs, des frustrations et des conflits, mais bon an mal an, les situations étaient gérées et le travail était fait. Depuis quelques années déjà, peut-être une vingtaine, le constat est qu’il est de plus en plus difficile pour un vétérinaire de remplir ce rôle de manager. Les évolutions du secteur ont créé de nouveaux défis qui nécessitent de repenser cette fonction afin d’y faire face.

Nouveaux défis, nouvelles difficultés

Des équipes plus grandes

Le cinquième portrait de la profession vétérinaire réalisé par l’OMPL (Observatoires des Métiers dans les Professions Libérales) [1] en 2019 confirme les tendances observées les années précédentes et le dynamisme du secteur vétérinaire, avec 5% de nouvelles entreprises créées et une hausse des effectifs de 27% en moins de 10 ans.

96% des cliniques et cabinets vétérinaires ont moins de 10 salariés, mais la part des cliniques de 3 à 9 salariés a augmenté (+6 points pour les entreprises de 3 à 5 salariés et 11 points pour les entreprises de 6 à 9 salariés). Cette augmentation peut sembler légère mais en termes de management, elle représente une marche importante. En effet, passer de 3 à 6 salariés implique pour le vétérinaire une organisation et un suivi plus rigoureux des salariés aussi bien en termes administratifs que pour les entretiens ou le développement des compétences. La communication aussi s’en voit affectée et la transmission des messages entre deux portes ou sur le cahier de liaison ne suffit plus pour qu’il soit passé efficacement. Les plannings de présence et la demande de congés doivent être correctement anticipés pour répondre à la fois aux besoins de l’activité et aux besoins de repos bien légitimes.

Ce qui marchait avant ne marche plus tout à fait aujourd’hui et les questions sur les changements à mener dans l’organisation se font de plus en plus pressants.

Des candidats vétérinaires moins nombreux

L’autre évolution marquante du secteur est l’inversion de l’offre et de la demande et la difficulté à recruter :

  • Vétojob constate ce déséquilibre et tient les comptes entre le nombre d’annonces publiées et le nombre de candidats.
  • Les annonces s’enrichissent de films vidéo de présentation pour « donner envie » aux candidats de postuler.
  • Des formations et des services existent pour aider la clinique à développer sa marque employeur.
  • Des programmes d’onboarding sont proposés par les chaînes de cliniques pour attirer vers elles les jeunes salariés qui ressentiraient le besoin d’être accompagnés dans leur premier poste et cela devient un véritable argument différenciateur.

Dans ce contexte, les vétérinaires managers vivent de plus en plus mal cette période : l’énergie à consacrer aux recrutements est plus importante, les remplacements se font plus difficilement voire ne se font pas pour des périodes courtes et les équipes en sous-effectifs sont fatiguées. Le recrutement en lui-même est plus compliqué, puisqu’il arrive parfois que le manager engage une personne dont le profil ne correspondait pas tout à fait à la recherche. Et que ce soit pour des questions de compétences insuffisantes ou de savoir-être insatisfaisant, c’est à l’employeur de composer et de s’adapter.

Des salariés plus attentifs à leur équilibre vie privée - vie pro

Enfin, les salariés sont plus attentifs à la qualité du travail et à l’impact de celui-ci sur leurs émotions et sur leur vie privée. Un conflit au sein de l’équipe est moins bien toléré, les urgences et la désorganisation qu’elles entraînent sur le déroulement de la journée sont sources d’insatisfaction, les changements qui requièrent une certaine souplesse et une adaptation sont plus difficiles à mettre en place … et les managers, qui aimeraient aussi avoir un meilleur équilibre entre leur vie privé et leur vie professionnelle, ont souvent l’impression que c’est à eux faire des efforts pour compenser le manque d’implication de certains salariés.

Cette situation est vécue comme d’autant plus injuste que leurs efforts sont rarement reconnus pour ce qu’ils sont par leurs équipes.

Professionnaliser la fonction de Manager-vétérinaire

Ces évolutions affectent la façon dont les vétérinaires se perçoivent en tant que manager et dans les demandes d’accompagnement que nous recevons chez Adévet, il est bien souvent question de trouver la bonne posture à adopter : celle dans laquelle il est à la fois possible de s’épanouir et d’obtenir des résultats.

Quelle organisation des responsabilités ?

Un de premiers points à évaluer est l’organisation des responsabilités au sein de la structure. Nous nous assurons que toutes les fonctions managériales utiles à l’équipe sont bien réalisées et surtout qu’elles sont attribuées aux bonnes personnes, c’est-à-dire celles qui ont les compétences ou au moins l’envie pour les réaliser, et surtout qui ont le temps de le faire.

Le conseil est parfois de déléguer en interne certaines responsabilités d’encadrement ou d’animation à une personne, souvent salarié, auxiliaire vétérinaire ou vétérinaire pour permettre au vétérinaire-manager de se dégager du temps pour des tâches sur lesquels il a plus de valeur ajoutée. Ce transfert de responsabilités nécessite souvent un accompagnement extérieur pour faciliter la prise de poste, éclaircir les champs d’intervention des uns et des autres et mettre en place les bons circuits de communication entre le manager et le nouveau responsable.

Quelles compétences pour progresser ?

Le second champ d’accompagnement est celui des compétences managériales qui sont très vastes quand on considère la diversité des missions d’un manager : droit du travail, communication interpersonnelle, entretiens et recadrage, animation d’équipe et suivi d’un plan d’action etc.

La formation et le coaching se complètent parfaitement pour une montée en compétences à la fois théorique et pratique et la mise en place de nouveaux outils et de nouvelles habitudes.

Quelles ressources pour gérer le quotidien ?

Enfin, les managers auront intérêt à identifier des ressources dans leur environnement pour répondre aux questions RH du quotidien :

  • Un expert-comptable, en première intention pour les questions de paye ou de contrat, s’il a des compétences dans ce domaine ;
  • Un expert en droit du travail avec une bonne connaissance de la Convention Collective vétérinaire pour les questions plus précises et les cas particuliers ;
  • Un juriste ou avocat pour les situations qui le nécessiteraient.

Les chambres de commerces et les AGAPS ont souvent des ressources documentaires intéressantes et organisent des événements sur des thématiques particulières.


Vous avez une question sur ce sujet ? Découvrez le Programme Manager by Adévet

 

 

Hélène Villaroya,
Vétérinaire et consultante en management - Membre du réseau Adévet

 


Cet article a été écrit dans le cadre de notre collaboration avec Adévet.

 

Ressource documentaire :

[1] Portraits statistiques, Cliniques Vétérinaires, OMPL 2019, [En ligne]. Disponible sur https://www.ompl.fr/images/Publications/EtudesBranches/sante/veterinaire/290319_ompl_etude_stat_veto_03_19ok.pdf [Consulté le : 17-janv-2022].

 

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