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Les coulisses du tout nouveau Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis

Crédit photo @ Gwendal Deschamps
Frégis, nouveau ? Pas d’erreur ici. Frégis est bien le plus ancien et le plus grand Centre Hospitalier Vétérinaire pour petits animaux de France et probablement l’un des plus connus aussi. Mais ancien ne veut pas dire vieillissant puisqu’en avril dernier, le CHV a déménagé pour prendre possession de ses nouveaux locaux Porte d’Italie, à Paris.

Nous sommes le jeudi 15 juin 2023. Une fois n’est pas coutume, je délaisse mon poste de télétravail pour me rendre au 9 rue de Verdun à Gentilly, dans le Val-de-Marne. Mon âme de vétérinaire praticienne se réveille… je vais découvrir, pour la première fois, l’envers du décor de Frégis ! Et comme je sais qu’on n’a pas tous la chance d’entrer un jour dans les coulisses d’un des 14 CHV français, je vous emmène avec moi.

187 ans...

Non, ce n’est pas l’âge du doyen des Français, mais bien celui du doyen des CHV !

Alors, 2023 – 187… On est donc en 1836, quand l’histoire de Frégis commence. C’est Camille Leblanc, alors jeune vétérinaire, qui crée la première clinique dédiée aux animaux de compagnie au pied de la butte Montmartre en plein Paris. Puis, en 1882, le Dr vét. Gustave Eugène Frégis (nous y voilà), prend la succession de cette clinique qu’il développe en hôpital vétérinaire (la notion de CHV n’existait pas, évidemment, à cette époque-là). Il va y accueillir Louis Pasteur pour participer à des recherches sur le traitement antirabique.

En 1997 (seulement), Frégis quitte le centre de Paris pour Arcueil. Il y reste 26 ans, jusqu’au 17 avril dernier, date d’un déménagement hors-norme qui aboutit à l’ouverture d’une structure de 3800 m2 (plus de 3 piscines olympiques !), dédiée aux soins des animaux et à leurs propriétaires.

10 ans et 15 mois...

C’est autour d’un déjeuner, savamment orchestré, que les associés nous expliquent comment ils en sont arrivés là. 1 plat = 1 associé par table ! À chaque changement d’assiette, on change d’associé.

On apprend alors que ce déménagement est un projet de longue haleine. Qu’il est né, il y a 10 ans déjà, dans les discussions des associés. Mais que trouver le bon endroit n’a pas été chose facile. Il fallait, en effet, un bâtiment capable d’accueillir un tel projet et qui se trouve à un endroit stratégique pour continuer à recevoir au mieux les clients habitués mais aussi les cas référés par pas moins de 6000 vétérinaires.

Ensuite, il a fallu 15 mois de travaux pour réhabiliter l’ancien siège d’IBM avant de pouvoir y voir arriver les premiers patients.

Un projet pharaonique je vous le dis ! Un projet dont les chiffres font tourner la tête… y compris ceux des coûts engendrés. Mais n’entrons pas là dans les détails. Pour autant, il est important de noter que le soutien d’investisseurs et la mise en place de partenariats ont permis au projet de voir le jour. Sans investisseurs ni partenaires, pas de CHV 2.0… Parce que j’y viens, mais cet hôpital vétérinaire est exceptionnel.

4 grands axes de travail...

En vue du déménagement, tout a été pensé autour de 4 notions majeures :

1) Optimiser l’expérience des propriétaires et des patients afin de limiter le stress et donc maximiser les effets des soins. Comment ? Eh bien, le nouveau Frégis, c’est :

  •  4 salles d’attente (par espèce et aménagées de façon adaptée à chacune des espèces avec notamment des plateformes pour poser les caisses des chats) ;

  • 22 salles de consultations dont certaines réservées aux chats, d’autres aux NAC ;

  • Un accès voiture facilité avec un parking de 60 places à disposition des propriétaires ;

  • Un parcours client optimisé avec une borne d’accueil digitale pour les clients connus et des bornes d’accueil séparées pour les admissions et les sorties.

2) Placer le bien-être animal au cœur du projet.

Et au-delà des salles d’attente réservées, des salles de consultations dédiées, tout est pensé pour améliorer le bien-être de nos compagnons. D’ailleurs, le CHV est labellisé Cat Friendly par l’isfm. En hospitalisation, par exemple, Frégis dispose de différents espaces :

  • Une unité de Soins Intensifs de haut niveau technique avec des cages fabriquées spécifiquement dans ce but ;

  • Une chatterie de médecine et une chatterie de chirurgie où musique « ronronnante », lumière tamisée, diffusion de produits apaisants et cages intelligemment conçues permettent aux chats d’être le plus détendus possible durant leur séjour ;

  • 2 chenils tout aussi bien pensés ;

  • Un espace contagieux, bien évidemment ;

  • Un local réservé à l’hospitalisation des NAC ;

  • Un local réservé à la chimiothérapie.

Autant vous dire, que tout a été réfléchi pour améliorer les parcours de soins et pour limiter le stress des animaux, des propriétaires et de tous ceux qui travaillent sur place. Et d’ailleurs, le calme qui règne malgré l’activité ambiante ne ment pas.

3) Proposer un espace de travail où il fait bon évoluer.

Ne nous mentons pas, tout le monde n’a pas envie de travailler en CHV (tout le monde n’est d’ailleurs pas fait pour ça), c’est la beauté de nos métiers de vétérinaires et d’ASV, il y a mille façons de les exercer. Mais pour qui aime vivre à 100 à l’heure et la médecine de pointe, Frégis offre de belles perspectives. Si aujourd’hui, Frégis compte 140 salariés (60 vétérinaires, 50 ASV et 12 personnels d’accueil), ils pourraient bien être 250 d’ici 5 ans ! Et Frégis a pensé à eux. Des espaces de travail optimisés aux espaces adaptés pour les temps de repos et de repas (avec distributeur de repas frais, chaises-longues et babyfoot), des postes de travail lumineux pour les comptes rendus aux espaces favorisants les échanges au sein de l’équipe… tout semble favoriser de bonnes conditions de travail. Chaque déplacement a été réfléchi, l’ergonomie de tous les postes de travail est aboutie, rien n’a été laissé au hasard.

4) Permettre l’innovation et l’ultra-spécialisation au service de la santé animale.

Avec 17 spécialistes exerçants au sein de 13 services spécialisés, et évidemment avec un matériel de pointe, Frégis fait partie de ce qui se fait de mieux en termes de soins aux animaux.

Dr vét Cyrill Poncet en chirurgie micro invasive
Dr vét Cyrill Poncet en chirurgie micro invasive
Crédit photo : @ Gwendal Deschamps

6 niveaux...

Le repas est fini, il est temps de bouger un peu. Et nous voilà partis pour une visite guidée. Nous quittons le dernier étage et ses 350 m2 dédiés à la formation (en interne mais aussi à des formations destinées à des praticiens venus de l’extérieur), pour rejoindre les étages inférieurs. Au fil de notre descente, nous découvrons :

• L’étage des bureaux dans lequel se trouve le standard. Une autre des innovations mises places lors du déménagement, le standard a été placé loin des espaces clients afin de proposer un espace de travail calme qui favorise une meilleure écoute téléphonique.

• Le laboratoire d’analyses totalement indépendant de Frégis mais qui a suivi dans le processus de déménagement d’Arcueil à Gentilly afin de prolonger la synergie permise par cette proximité physique.

• La salle de repos, lumineuse où certains des salariés sont en train de déjeuner.

• Les salles de consultations spécialisées : neuro, dermato, cardio, ophtalmo, rééducation fonctionnelle, fibroscopie, NAC… chacune équipée du matériel nécessaire.

• La salle de soins intensifs.

• Les 8 blocs chirurgicaux dont certains équipés de caméras permettant le visionnage en direct et à distance d’une chirurgie commentée par le chirurgien grâce à son micro.

• Les chatteries et chenils que nous visitons en silence afin de respecter le calme ambiant.

• Les salles d’attente, les espaces de travail…

• L’IRM, le scanner, la radio équipée d’IA pour aider à la lecture des clichés…


Une visite durant laquelle nous ne pouvons qu’être impressionnés même si nous savons, que comme partout, tout ne doit pas être parfait. Mais au-delà de cette démesure au service de la santé de nos animaux, c’est le sentiment d’une médecine vétérinaire qui avance que je retiens. On parle chirurgie cardiaque, prothèse de hanche, dialyse, banque du sang, salle de fin de vie, véritable morgue… des choses relativement abstraites il n’y a pas si longtemps que ça dans l'écosystème vétérinaire. De même, on parle de bien-être animal mais aussi de bien-être au travail et d’amélioration de l’expérience client… Une façon de réinventer tout un fonctionnement en prenant en compte les retours des personnes concernées. Alors évidemment, nul besoin que les structures de ce type ne se multiplient à tous les coins de rue. Chaque cabinet, chaque clinique a son rôle à jouer et peut réinventer à son niveau son mode de fonctionnement (nombreux l'ont déjà fait d'ailleurs). Mais savoir que ce que propose Frégis existe et que cela représente de réelles options thérapeutiques pour les soins des animaux est inévitablement une bonne nouvelle.

 

Manuelle Hoornaert,
Vétérinaire & Rédactrice en chef

 

 

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