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Par Sophie Wilford et Marine Slove

Podcast conversationnel long format, disponible tous les vendredis sur toutes vos plateformes d’écoute préférées.

Parce qu’il y a mille façons d’être vétérinaire.

Vet’o micro, c’est le podcast qui rend la parole aux vétérinaires et nous permet enfin de livrer notre propre regard sur la profession, même s’il diffère parfois de la version idéalisée bien ancrée dans l’imaginaire collectif. Vous entendrez ici à nos micros des consœurs et des confrères, praticiens ou non, se confier sur une tranche de leur existence et interroger leur quotidien professionnel. Nous avons voulu ici nous raconter tels que nous sommes, parler de notre rapport au métier mais aussi et avant tout de notre rapport à la vie.

Publié le 16.06.2023 Durée : 85 min Écoutes : 5560

Épisode #42 - Delphine : Vivante (Partie 2)

Delphine, vétérinaire survivante (Lyon Vetagro-sup 2009) au 🎙 de Marine.


🚨 Avertissement : cet épisode aborde les questions de la dépression et du suicide. Veillez à l’écouter dans de bonnes dispositions.


La semaine dernière, Delphine nous expliquait qu’à la différence d’un trouble structurel comme la schizophrénie ou la bipolarité, la dépression est réactionnelle et donc réversible. Mais il va sans dire que la guérison passe par une prise en charge adaptée (et parfois longue…) associant traitement médicamenteux et suivi psychiatrique. Selon elle, il ne faut pas se focaliser sur les éléments déclenchants car la dépression dont elle a souffert est plutôt un processus multifactoriel latent et insidieux. On ne se lève pas un matin en envisageant de mettre fin à ses jours, c’est plutôt la conséquence d’une succession d’épisodes que l’on minimise et que l’on pense avoir réussi à surmonter. Mais ça revient, encore… éteignant progressivement la joie de vivre, consumant les envies et les projets à petit feu. 

Même si Delphine a honte de ce qu’elle ressent, qu’elle culpabilise, qu’elle se dévalorise, la douleur finit par prendre le dessus, tel un raz de marée. Pourtant, elle n’a de cesse d’imaginer « l’après » et veut à tout prix préserver son entourage. Elle se décide à passer à l’acte, chez elle, seule, en pleine journée ; et paradoxalement, c’est la jalousie maladive de son compagnon qui va la sauver alors qu’elle est sans doute l’un des facteurs qui ont précipité son geste.

Après 2 jours de coma et un séjour en soins intensifs, le réveil est difficile, agité et amer… celle qui ne voulait pas qu’on la sauve se heurte aux nombreuses difficultés du parcours de soin. Vue par le prisme de l’hôpital public, la prise en charge en psychiatrie lui semble inadaptée mais surtout éprouvante et ce qu’elle décrit est tristement conforme à ce qu’on peut lire et entendre à ce sujet. Son séjour est vécu comme un emprisonnement ; elle se sent dépossédée de son libre arbitre et rongée par l’angoisse. Le sentiment d’avoir survécu contre sa volonté est tenace ; il faudra à Delphine plus d’un an pour regretter sincèrement son geste. Sa prise en charge en hôpital de jour dure 6 mois mais elle reprend le travail trop tôt et rechute quelques mois plus tard. Elle se décide à vendre sa clinique et quitte son compagnon toxique. 

Malgré l’émotion qui étrangle sa voix à l’évocation de ces douloureux souvenirs, son message est pourtant plein d’espoir car aujourd’hui elle ressent vraiment la joie d’être encore là pour nous en parler. Ecouter d’autres témoignages lui a permis de s’identifier et d’avancer, alors elle souhaite contribuer à son tour en faisant entendre sa voix et en abordant sans complexe ni tabou ce sujet si sensible. Elle nous encourage à trouver un juste équilibre entre vie pro et vie perso pour s’épanouir pleinement et comme elle nous le rappelle avec beaucoup d’à-propos : le temps libre n’est pas du temps perdu, c’est du temps de vie et c’est même vital ☀️ !


🔗 Liens de l'épisode : 

– Vidéo Coline Musel : https://www.facebook.com/coline.musel/videos/435312144986127/ 

– Instagram : _delph_ine._

– Podcast Interception de France Inter, « Vétérinaires, le grand malaise d'un métier qui fait rêver », 15 janvier 2023.

– Clinique Villa des Roses, Inicea à Lyon


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 09.06.2023 Durée : 75 min Écoutes : 5880

Épisode #42 - Delphine : Vivante (Partie 1)

Delphine, vétérinaire survivante (Lyon Vetagro-sup 2009) au 🎙 de Marine.


🚨 Avertissement : cet épisode aborde les questions de la dépression et du suicide. Veillez à l’écouter dans de bonnes dispositions.


La dépression, le suicide, ou encore le burn-out sont malheureusement des termes qui ne sont pas étrangers au milieu vétérinaire. Ce sont d’ailleurs des sujets tristement d’actualité au sein de la profession, comme en témoigne le mouvement NOMV (Not One More Ve) sur les réseaux sociaux.  Nous connaissons d’ailleurs tous un vétérinaire qui est passé à l’acte… On ne peut que remercier Delphine pour son courage et la sincérité bouleversante de son témoignage, au travers duquel elle attire notre attention sur l’importance de l’entourage pour éviter l’isolement et l’impact délétère d’un retard ou d'une mauvaise prise en charge. 4 ans après son geste désespéré, elle parvient à mettre des mots sur ces maux, avec une certaine pudeur mais surtout avec l’espoir que le fait de partager son expérience puisse aider d’autres personnes. 

→ Lyonnaise d’origine, à la sortie du lycée, la transition vers la prépa est plus que brutale pour Delphine, qui se heurte à un environnement compétitif à l’extrême, dans lequel les relations humaines sont dictées par la défiance. Même le processus de sélection vise à accéder à la réussite dans la douleur. L’intégration est donc un soulagement, une véritable bouffée d’oxygène car elle est synonyme de diplôme au bout du cursus, loin du climat malsain généré par le concours. 

🩺 Son entrée dans la vie active se fait dans un environnement tendu, sur un marché de l’emploi peu favorable pour les jeunes vétérinaires car en 2009, les opportunités ne font pas légion, en tout cas en région lyonnaise. Ses premiers postes la mettent déjà à l’épreuve car elle cumule les remplacements d’associés. L’absence d’accompagnement, le harcèlement, le rythme infernal et le stress permanent érodent sa confiance en elle, même si elle donne le change et tient le coup pour faire ses preuves. Après une expérience de 4 ans dans une structure plus accueillante, elle estime avoir acquis la légitimité et l’autonomie pour se lancer dans un projet de création. 

😞 Mais malgré ce projet motivant et une associée enthousiaste, le stress est omniprésent et continue de la ronger. Sous l’emprise d’un compagnon dont la jalousie maladive transforme son quotidien en cauchemar éveillé, elle se réfugie dans le travail jusqu’à ce que cela prenne toute la place. Ecrasée entre les devoirs envers sa clientèle et la pression destructrice d’un conjoint toxique, elle est progressivement aspirée par une spirale infernale ; son humeur dépressive est fluctuante, elle ne dort plus, perd ses repères, fait des crises d’angoisse, s’isole… Les images suicidaires s’invitent désormais régulièrement dans son paysage mental et son corps hurle toute la détresse qu’elle était parvenue à cacher jusqu’alors.


👉🏾 Nous retrouverons Delphine la semaine prochaine, pour découvrir les circonstances qui l’ont poussée à attenter à ses jours et le chemin entrepris depuis pour revenir à la vie.


🔗 Liens de l'épisode : 

– Veto Entraide : https://vetos-entraide.com/ 

– Instagram : _delph_ine._ 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 02.06.2023 Durée : 99 min Écoutes : 6004

Épisode #41 - Armèle Malavallon : Vétérinaire, jusqu’au bout de la plume

Armèle Malavallon, vétérinaire romancière (Lyon Vetagro-sup 1997) au 🎙 de Marine.

Premier écrivain que nous avons le plaisir de recevoir, Armèle nous livre ses états d’âme avec beaucoup d’authenticité. Pour celle qui se rêvait Diane Fossey ou Simone de Beauvoir, la vie est pleine de rebondissements et de clins d’œil et vous allez voir qu’elle n’a rien à leur envier !

L’amour inconditionnel qu’elle porte aux animaux 🥰 depuis le berceau est éclipsé à l’adolescence par la littérature. Malgré des velléités littéraires assumées, ses très (trop !?) bons résultats scolaires déterminent une orientation scientifique et l’éloignent de ses aspirations. Vétérinaire est donc un choix par défaut ; le seul possible dans une filière qu’on lui a imposée.

Fascinée par la vie de son grand-oncle ambassadeur, elle ne rêve que de voyages et met donc un point d’honneur à décrocher un stage à l’IFREMER de Tahiti 🏝 dès son arrivée à l’école de Lyon où elle va mener une scolarité en dehors des sentiers battus. Elle débute les gardes de nuit dès la 3ème année ; une expérience qui va sérieusement entamer son capital confiance et son enthousiasme. A l’instar de Loïc Dombreval (#épisode 40), c’est un stage dans l’industrie pharmaceutique qui lui permet de prendre conscience que le métier qu’elle a choisi ne se limite pas à l’exercice libéral.

Grâce aux fonctions qu’elle occupe au sein du laboratoire de diagnostic de maladies infectieuses 🦠 pour les animaux de compagnie, elle conserve une connexion quotidienne avec le terrain. Elle finit pourtant par quitter la France pour le Vietnam, sous l’impulsion de son mari, parti faire son service militaire à l’étranger. Fraîchement débarquée à Saïgon, elle ne tarde pas à trouver un poste en alimentation animale. Cette belle aventure prend fin prématurément, quand elle rentre rejoindre son mari sur Montpellier ✈️ mais là encore elle rebondit et fonde une centrale d’achats pour l’export dont elle gardera la direction pendant 6 ans. 

Elle finit par passer sa thèse en 2007, dix ans après sa sortie de l’école et envisage alors sérieusement de reprendre le stétho. Mais malgré ses efforts, elle ne trouve pas de poste, ni dans l’industrie où on la trouve surqualifiée, ni en clientèle car le contexte est loin d’être aussi tendu qu’aujourd’hui. La littérature 📚et l’écriture retrouvent alors une place prépondérante dans sa vie. Après un concours de nouvelles sur le thème de l’amour au travail, elle participe à une expérience d’écriture collective pour l’émission « Au Field de la nuit », qui se révèle être bien plus qu’un tremplin dans le milieu, très fermé, de l’édition.

Séduite par la mécanique du polar, elle décide de placer son esprit scientifique au service de l’écriture ✒. En remportant le prix VSD du polar, son roman « Soleil noir » est publié en 2015, et c’est déjà une consécration car il récompense un choix de lecteurs avertis et non celui d’un jury. Après un deuxième roman paru en 2019, « Dans la peau », elle investit le terrain (miné ?!) de la maltraitance animale dans son thriller « La pire espèce » dans lequel deux vétos se retrouvent mêlés à l’intrigue. Malgré une culpabilité omniprésente de ne pas exercer, elle reste fière d’être vétérinaire. Et dans la vie de tous les jours, hors du microcosme de l’édition, c’est d’ailleurs son identité de vétérinaire qui la définit le mieux : véto un jour, véto toujours !

Crevettes 🦐 à Tahiti, porcs 🐷 et poulets au Vietnam et chimpanzés 🐒 au Congo, celle qui avait l’amour des mots et des animaux a su se réinventer et tracer sa voie, singulière, pour se réaliser pleinement : sans doute une source d’inspiration pour certains d’entre nous !


🔗 Liens de l'épisode : 

https://pacifique.ifremer.fr/ 

Au Field de la nuit

La pire espèce, Editions Ramsay, 2020


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 19.05.2023 Durée : 88 min Écoutes : 7284

Épisode #40 - Loïc Dombreval : Un vétérinaire dans l'hémicycle

Loïc Dombreval, vétérinaire député (EnvA 1990) au 🎙 de Marine.

On connaissait le dicton « Tous les chemins mènent à Rome » et grâce à ce podcast, on découvre que « Vétérinaire, ça mène à tout ». Notre confrère en est encore le parfait exemple : praticien libéral en canine, directeur de la communication d’un laboratoire pharmaceutique, créateur d’une entreprise de conseil & communication exclusivement dédiée à la santé animale, maire puis député, écrivain 🖊… La cinquantaine épanouie, il partage sans langue de bois ses succès, ses doutes, ses frustrations et nous dévoile même quelques indiscrétions des jeux de pouvoir en politique.

Comme pour bon nombre d’entre nous, son intérêt (et son affection 🥰 !) pour les animaux remonte à l’enfance. Pour cet étudiant enthousiaste, le soulagement et la fierté d’avoir intégré l’école vétérinaire font rapidement place à une certaine déception. Sur les bancs de l’école, la zootechnie a supplanté le lien avec l’animal et l’approche univoque et quelque peu formatée de l’enseignement dispensé ne correspond pas à son besoin d’ouverture et de prise de hauteur.

Après 5 années en clientèle canine, c’est le poids de la sédentarité qui l’éloigne de la pratique 🩺. Grâce au contact établi avec Virbac pendant ses études, il devient directeur de la communication pour la filiale française. Après un passage chez Capgemini puis chez Publicis, sa soif d’indépendance reprend le dessus et le pousse à créer LIFE en 2002, sa propre entreprise dédiée à la santé animale. Malgré le sentiment profond d’être là où il doit être, Loïc doit lever progressivement le pied quand son engagement politique prend de l’ampleur.

Arrivé sur la scène politique en 2007 avec la ferme intention de faire évoluer sa ville de Vence, il est finalement élu maire 🗳 en 2014, confirmant ainsi l’adage selon lequel « c’est celui qui en a le plus envie, qui réussit ». Trois ans plus tard, en raison de la règle du non-cumul des mandats, il quitte la mairie pour l’hémicycle. Baptisé BB de l’assemblée(Brigitte Bardot), il ne s’en offusque pas et plutôt que de retenir le sarcasme, il préfère souligner la constance et la ténacité de son engagement. Ardent défenseur de la cause animale, il n’hésite pas à s’emparer de sujets polémiques qui lui tiennent à cœur : le foie gras, l’abattage sans étourdissement, les pratiques de chasse faisant délibérément et inutilement souffrir l’animal… Même s’il reste encore beaucoup à faire, Loïc a été un acteur décisif dans l’adoption du texte de loi visant à lutter contre la maltraitance animale (2021) dont les mesures constituent une avancée significative pour le bien-être des animaux de compagnie et de la faune sauvage captive. Pragmatique, stratège à ses heures, mais surtout déterminé, il s’emploie à exploiter l’ensemble de l’arsenal législatif et règlementaire pour faire avancer les choses.

Selon lui, l’ambivalence de certains vétérinaires résulte d’un conflit d’intérêts ou de loyauté : comment dénoncer ou remettre en question un système dont on est partie prenante ? La profession traverse vraisemblablement une crise identitaire mais il n’est pas trop tard pour prendre son avenir en main, porter des positions communes et parler d’une seule voix. Alors, un retour à la pratique 🐶😺 dans les années à venir : pourquoi pas ? A l’initiative de la campagne « Vétérinaire pour la vie », il ne pensait sûrement pas que ce message aurait autant de sens pour lui, des années après avoir arrêté d’exercer. 


🔗 Liens de l'épisode : 

–  https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560  


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Manuelle Hoornaert - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 12.05.2023 Durée : 87 min Écoutes : 6712

REDIFFUSION : Épisode #16 - Vétérinaire et culture start-up : de Vétojob à TÉMAvet

Notre consœur Marine Slove (EnvA 2011), fondatrice de Vétojob et de TÉMAvet au 🎙 de Sophie Wilford… ou quand nos deux co-hôtes échangent entre elles et se racontent !

Alors que devenir vétérinaire était pour elle, comme pour beaucoup d’entre nous, une évidence depuis l’enfance, Marine sécurise son choix en passant un test d’orientation. Et, même si celui-ci va dans le sens du rêve de toujours, il révèle tout même à la jeune femme en devenir, pleine de certitudes quant à son avenir professionnel, qu’elle aurait tout aussi bien pu s'orienter vers une carrière dans l’édition. Or, vous découvrirez ici, que ce qui n’était alors qu’une anecdote d’adolescente, prendra finalement tout son sens au fil du parcours de notre consœur.

➡️ En effet, alors qu’à la sortie de l’école véto, Marine se destine à une carrière de praticienne équine 🐎, la confrontation brutale à la réalité de ce monde si particulier et les opportunités qui jalonnent régulièrement son chemin, la pousseront lentement mais sûrement vers d’autres horizons. 

➡️ Elle nous raconte ici, comment Vétojob a vu le jour en 2014, en parallèle d'autres boulots avec sa casquette de vétérinaire. Comment ses choix l’ont amené à co-fonder le premier job-board vétérinaire avec, dès le départ, l’ambition profonde d’y adjoindre, dans le futur, un média beaucoup « plus large ». 

Vous comprendrez à travers cet épisode que chaque choix professionnel, chaque expérience dans le monde du travail a participé à façonner cette entrepreneure insatiable devenue aujourd’hui éditrice (nous y revoilà 😉 !). Vous l’entendrez aussi nous raconter comment de Vétojob naît TÉMAvet, un projet qui lui tient à cœur, pour elle, mais aussi et surtout pour toute une profession, pour tout un écosystème vétérinaire qu’elle interroge perpétuellement.

🤜 Retrouvez en lien l’article sur la genèse de Témavet.


🔗 Liens de l'épisode : 

– TÉMAvet : www.temavet.fr 

– Vétojob : www.vetojob.fr  

– Podcast Meta de choc, par Élisabetth Feytit : https://metadechoc.fr/


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Manuelle Hoornaert - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 05.05.2023 Durée : 83 min Écoutes : 5911

Épisode #39 - Tiphaine Ragueneau : Véto à voiles

Tiphaine Ragueneau, vétérinaire navigatrice (Nantes Oniris 2018) au 🎙 de Marine.

Depuis plusieurs années, Tiphaine mène de front sa carrière professionnelle de vétérinaire mixte et celle de sportive de haut niveau. Pourtant, rien ne la prédestinait à ce double parcours, ni son enfance citadine ni son petit niveau de surf 🏄‍♀ acquis au cours de stages d’été chez ses grands-parents. 

Une chose est sûre, Tiphaine sait ce qu’elle veut et ceux qui auraient pu la décourager tout au long de sa scolarité n’ont fait que renforcer ses certitudes. Après deux ans de prépa parisienne, elle fuit le stress et les désagréments urbains pour se réfugier à Nantes, plus près de l’océan 🌊. Finalement la voile entre dans sa vie en même temps que son rêve de devenir vétérinaire se concrétise : à son entrée à l’ENVN ! Des vétos l’initient à la voile ⛵lors de l’intégration et c’est une révélation. Depuis, son métier et sa passion cohabitent, étroitement imbriqués et se nourrissant l’un de l’autre.

Arrivée à l’école avec la ferme intention de se spécialiser en biologie marine et malgré un stage captivant au centre de soins d’Océanopolis (Brest) en 2ème année, elle change de cap et choisit de faire une 5ème année tutorée dans l’Orne car son cœur va à la rurale 🐮, elle en est certaine. 

En mer aussi, Tiphaine ne perd pas de temps : 4 années seulement séparent sa première licence de voile et ses premiers championnats du monde ! Le rythme s’intensifie et le projet se professionnalise car pour progresser il n’y pas de secret, il faut passer du temps sur l’eau. Et le temps justement, c’est le nerf de la guerre ! Elle fait du critère géographique sa priorité dans la recherche de son premier poste et n’hésite d’ailleurs pas à afficher ses ambitions et son besoin de flexibilité au cours de l’entretien. Ses employeurs acceptent de s’adapter et elle mesure parfaitement la chance qu’elle a d’évoluer dans un environnement professionnel aussi conciliant et compréhensif 🗓. 

Après plusieurs années de match racing (courses courtes de 15 min sous formes de duels) pour mieux figurer sur la ranking mondiale et ainsi gagner le droit de participer à des échéances internationales majeures, Tiphaine se lance un nouveau challenge : les courses au large. Parfois tentée de baisser les bras lorsqu’elle ne parvient pas à décrocher les qualifications tant espérées, elle trouve néanmoins la force de caractère de continuer, soutenue par son compagnon (ingénieur et architecte naval) et sa famille, dont la fierté ne fait aucun doute. Loin de jeter l’éponge et encore moins de jeter l’ancre, elle se prépare donc avec sa coéquipière irlandaise à relever un défi de taille : une première participation à la prestigieuse transat Jacques Vabre, course à la voile en double. Trois semaines pour rallier la Martinique depuis Le Havre qui vont nécessiter une organisation minutieuse, une logistique précise et une préparation exigeante en amont. Encore à la recherche de sponsors pour cet évènement majeur, elle aimerait embarquer à bord des acteurs de l’écosystème vétérinaire et on ne peut que lui souhaiter d’arriver à bon port !

Tiphaine continue de repousser ses limites, avec humilité et résilience. Devant tant d’efforts pour tout concilier, on peut se demander pourquoi elle ne se consacre pas entièrement à la voile ⛵. Sa réponse est sans appel : choisir c’est renoncer et pour l’instant, elle n’est prête à abandonner ni son métier ni sa passion. Mais même si elle devait mettre les voiles pour un temps, il n’y a pas de date de péremption au diplôme de vétérinaire 😉 et malgré l’appel du grand large, son métier restera toujours un pied-à-terre rassurant... 


🔗 Liens de l'épisode : 

- https://www.transatjacquesvabre.org 

- Compte Instagram : https://www.instagram.com/tiphaine.ragueneau/  


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte :  Marine Slove - Enregistrement :  Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes :  Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon

Publié le 21.04.2023 Durée : 85 min Écoutes : 5514

Épisode #38 - Marie-Claude Bomsel : Itinéraire (extraordinaire) d’une guenon gâtée (Partie 2)

Marie-Claude Bomsel, vétérinaire extra-ordinaire (EnvA 1969) au 🎙 de Marine (Partie 2). 

A la fin du dernier épisode, nous avions laissé Marie-Claude à la ménagerie et voici que nous la retrouvons en plein hiver 1973, ambassadrice du Président Pompidou au pied de la muraille de Chine. Décidément, Marie-Antoinette ne tient pas en place !

En effet, elle fait partie de la délégation officielle chargée de convoyer le premier couple de pandas 🐼 offerts à la France par Mao. Vous vous doutez bien qu’avec Marie-Claude dans l’équipe, l’odyssée est loin d’avoir été un long fleuve tranquille 😉. Aucun avion n’ayant été spécialement affrété pour l’occasion et comme il n’était pas question de leur imposer le stress d’un voyage en soute, c’est donc tout naturellement qu’ils ont pris place dans le fond de la cabine d’un vol régulier Pékin-Paris ✈️. Outre la surprise de découvrir ces VIP (Very Important Pandas) très spéciaux, les autres passagers ont dû subir stoïquement les 15°C de la cabine 🥶 et les conséquences olfactives de leur menu 100% vegan à base de bambou. Autre surprise à l’arrivée, il ne s’agissait pas d’un couple mais bien de deux mâles (comme le suspectait Marie-Claude) dont un malade qui ne survivra d’ailleurs que quelques mois...

De retour de son périple chinois, elle se prête au jeu médiatique, pas pour assouvir un besoin de notoriété mais plus pour répondre aux sollicitations et porter sur le devant de la scène les questions et les problématiques que génèrent la captivité. Elle multiplie les apparitions et les émissions 📺 (Les grosses têtes, C’est au programme, Tant qu’il y aura des bêtes ou encore Ushuaïa). La liberté de parole durant cette période de forte exposition médiatique a sans doute servi la cause qui est la sienne : améliorer les conditions de vie et les soins des animaux en captivité. Après de nombreuses expériences aussi intenses que variées, elle a finalement trouvé sa voie : elle veut faire entendre leur voix. 

Ancrée dans sa plus tendre enfance, la communication avec les animaux a vraisemblablement constitué son fil d’Ariane tout au long de sa carrière. On ne peut d’ailleurs pas parler de son parcours sans évoquer les grands singes 🙈 et plus particulièrement Nénette, cette orang-outan aujourd’hui cinquantenaire, qu’elle a accompagnée depuis son arrivée à la ménagerie et avec qui elle a toujours un lien particulier. 

Bien qu’elle ne reflète pas les valeurs traditionnelles de la société de l’époque, Marie-Claude incarne une femme déterminée et pleine d’audace qui nous offre un témoignage inspirant sur une période charnière dans l’histoire des vétérinaires. On ne peut nier son influence (sûrement inconsciente !) sur la féminisation et la « daktarisation » de la profession ! Directrice de la ménagerie, professeure au Museum national d’Histoire naturelle, vétérinaire ultramédiatisée… si elle fait l’éloge de la richesse de son métier de vétérinaire, elle porte un regard plus critique sur les perspectives à long terme. Solaire, incisive et drôle, elle nous livre une analyse sans concession sur son parcours de haut vol ; attachez vos ceintures et profitez du voyage, l’atterrissage 🛬 est prévu dans 1 h 23 !


🔗 Liens de l'épisode :

– Podcast La Série Documentaire : « Marie-Claude Bomsel : la lionne de la ménagerie » : 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/marie-claude-bomsel-la-lionne-de-la-menagerie-2170465 

– Jane Goodall : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Goodall 

– Dian Fossey : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dian_Fossey 

– Article de Germaine Aziz dans Libération (1996) : 

https://www.liberation.fr/sciences/1996/03/26/depuis-plus-de-vingt-ans-marie-claude-bomsel-est-veterinaire-a-la-menagerie-du-jardin-des-plantes-po_164802/ 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte :  Marine Slove - Enregistrement :  Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Texte du synopsis :  Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon

Publié le 14.04.2023 Durée : 61 min Écoutes : 5235

Épisode #38 - Marie-Claude Bomsel : Itinéraire (extraordinaire) d’une guenon gâtée (Partie 1)

Marie-Claude Bomsel, vétérinaire extra-ordinaire (EnvA 1969) au 🎙 de Marine. 

Si rien ne la prédestinait à devenir vétérinaire, son amour des animaux lui en a sans doute insufflé l’envie dès le plus jeune âge et son âme d’aventurière a fait le reste ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que son parcours professionnel atypique est digne d’un scénario d’Indiana Jones, véritable succession d’aventures palpitantes aux quatre coins du monde dont l’épicentre demeure la ménagerie du Jardin des plantes. Si beaucoup d’entre vous la connaissent déjà, elle nous livre ici des anecdotes truculentes sur les coulisses de sa trépidante carrière.

Issue d’un milieu bourgeois versaillais, Marie-Claude grandit au Chesnay au milieu d’animaux en tous genres (corbeaux, chouette, hamsters…). Grâce à une figure maternelle anarchiste et féministe, elle s’autorise à penser que tout est possible en tant que fille, même si elle devra se battre pour obtenir ce qu’elle veut. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles elle a d’abord emprunté les sentiers battus, pour mieux en sortir ! Citadine éprise de nature 🌳, elle choisit vétérinaire par refuge alors même que ce métier jugé « salissant » (et donc inconvenant pour une jeune fille de bonne famille) lui est vivement déconseillé !

Quand elle intègre l’ENVA en 1965, elles ne sont que douze filles dans sa promo, ce qui lui semble déjà beaucoup pour l’époque. Apolitique à son entrée à l’école, elle s’intéresse néanmoins aux débats animés suscités par Mai 68 et se retrouve à battre le pavé et à importer les revendications de la Sorbonne dans l’enceinte même d’Alfort. Au cours de son cursus, elle découvre d’abord la rurale 🐮 à Montmirail (telle Marie-Antoinette aux champs), puis la canine 🐩 auprès d’une clientèle versaillaise dont elle ne partage pas les préoccupations. Fraichement diplômée, elle s’envole avec son futur mari (et néanmoins confrère) pour Calcutta en 1969. Ils passent ainsi plusieurs mois en Inde en pleine période hippie puis elle découvre la République de Centrafrique de Bokassa après un stage au zoo de Vincennes 🐅, avant de rejoindre l’Indonésie où elle est frappée par la beauté inimitable de Dame Nature. 

A son retour, on lui propose un poste d’assistant à la ménagerie qu’elle accepte, bien que le salaire soit très en deçà de la rémunération des vétérinaires en clientèle. Elle est immédiatement séduite par ce lieu aux airs de Petit Trianon : Marie-Antoinette a enfin trouvé son hameau et y pose ses malles ! Celle qui allie la crinière du lion 🦁 au tempérament de lionne découvre la vie et les besoins des animaux en captivité et défriche le terrain notamment en matière d’anesthésie car les publications sont quasi-inexistantes. Pionnière dans ce domaine, elle initie donc un cycle de congrès sous l’égide de l’Allemagne de l’Est, mettant ainsi à profit ses connaissances géopolitiques. Si la ménagerie constitue son quartier général, elle n’en devient pas sédentaire pour autant et va continuer à sillonner la planète et les plateaux de tournage à des fins médiatiques et diplomatiques, toujours au service de l’amélioration des conditions de vie des animaux en captivité. 

→ Nous retrouverons la suite des aventures trépidantes de Marie-Claude dès la semaine prochaine, dans l’épisode 2. Ne ratez pas le vol ✈️, prochaine escale : l’Empire du milieu 🐉!


🔗 Liens de l'épisode :

– Marie-Claude Bomsel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Claude_Bomsel 

– Nénette : https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9nette_(orang-outan) 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte :  Marine Slove - Enregistrement :  Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Texte du synopsis :  Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon

Publié le 07.04.2023 Durée : 58 min Écoutes : 5521

Épisode #37 - Camille Tourmente - Revenir à ses premières amours...

Camille Tourmente, journaliste redevenue praticienne (ENVT 2005) au 🎙 de Marine.

Moins de 20 ans après sa sortie d’école, Camille a déjà exploré de multiples facettes du métier de vétérinaire : chargée de consultation en équine 🐴, rédactrice en chef du pôle santé animale au sein d’un grand groupe de presse, praticienne en canine 🐕🐈, CES d’ophtalmo … Son parcours atypique illustre parfaitement le champ des possibles qu’offre notre profession !

L’aventure commence à Toulouse en 2000, loin de l’EnvA teintée du stress des oraux d’admission. A la suite d’un stage en troisième année dans la banlieue de Brisbane, elle s’autorise à envisager une carrière en équine pure et choisit donc la voie royale 👑 de l’époque : T1 Pro Equine puis internat. Par un heureux concours de circonstances, elle se voit proposer un poste de rédactrice en chef alors même qu’elle est chargée de consultation à l’ENVT. Elle cumule alors les deux fonctions pendant plusieurs mois, galvanisée par la complémentarité de ses activités qui se nourrissent l’une l’autre.

Avec l’arrivée de son premier enfant 🍼, elle prend conscience que l’équine telle qu’elle la conçoit constitue à présent pour elle une impasse et se consacre donc pleinement à ses missions d’éditrice. Vétérinaire journaliste 📰 pendant 14 ans, elle relève de nouveaux challenges sans qu’un retour à la pratique ne soit spécialement en filigrane. Puis, elle qui pensait avoir fait le deuil d’une activité en clinique, se retrouve pourtant bientôt confrontée à un choix cornélien : pratique or not pratique, telle est la question !

Besoin de changement, troisième enfant surprise, nouveaux projets… : Camille aborde un retour (très !) progressif à la canine en 2015, non sans une certaine appréhension, avant de s’y consacrer entièrement à partir de 2021. Grâce à des consœurs bienveillantes qui l’accompagnent alors dans sa démarche, elle est aujourd’hui épanouie et a conservé des vacations en SPA qui donnent un sens particulier à ce retour. On pourrait la croire installée dans une routine sereine mais le répit est de courte durée puisqu'un désistement lui ouvre les portes du CES d’ophtalmologie, démontrant ainsi, s’il en était encore besoin, sa grande capacité de travail et d’adaptation. Car tout ce qu'elle fait, elle le fait bien ! Elle se donne les moyens, s'informe, s'entoure et s'investit pleinement dans chaque nouveau projet.

👉 Finalement, son expérience prouve que si on ne se met pas de barrières, tout est réalisable ; il suffit de trouver le chemin et le cadre professionnel qui nous correspondent. Le message de Camille rejoint la raison d’être de ce podcast : montrer toute la beauté et la richesse du métier de vétérinaire, et mettre en exergue grâce à l’authenticité des témoignages des invités, que les compétences acquises au cours de sa carrière peuvent être mises à profit de multiples façons différentes.


🔗 Lien de l'épisode :

– Cheval santé : https://www.kiosque-atc.com/presse-pro-sante-animale/cheval-sante.html 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Texte du synopsis : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone 

Publié le 31.03.2023 Durée : 65 min Écoutes : 4755

Épisode #36 - Cécile Michault - Vétérinaire en équi-libre

Cécile Michault, jeune vétérinaire équin (Nantes Oniris 2021) au 🎙️ de Marine.

On peut être sûr d’une chose, Cécile est bien devenue vétérinaire par vocation. Pourtant, quelque peu effrayée par un premier contact rugueux avec les réalités du monde vétérinaire, elle ne participe pas à l’intégration et reste tout au long de sa scolarité à l’écart de la vie étudiante au sein de l’école. Studieuse, rigoureuse et impliquée, elle ne compte cependant pas ses heures, même si le covid 🦠vient perturber sa formation, et ses certitudes.

Epuisée physiquement et mentalement par un rythme qu’elle estime très difficile à suivre, elle se décide à publier anonymement un message sur le groupe Facebook SPQVA. D’abord et surtout pour savoir si elle est la seule à ressentir ce mal-être… Les réactions ne se font pas attendre ; les institutions (DGAL, CNOV) et les 4 ENV partagent son message qui suscite plus de 500 commentaires en moins de 24 h. Ce qui n’était initialement qu’un questionnement personnel a donc provoqué une véritable prise de conscience. Bien qu’elle ne revendique aucunement une mission de porte-parole, elle a sans doute joué malgré elle le rôle de lanceuse d’alerte sur cet épineux sujet du mal-être étudiant.

Une rencontre lors d’un stage en équine itinérante 🐎 va marquer un tournant décisif dans son cursus universitaire, la conduisant à abandonner son projet d’internat au profit d’une entrée rapide dans la vie active. Grâce à son parcours, elle apporte un éclairage intéressant sur certains paradoxes qui semblent spécifiques à cette génération « Z », notamment quant à leur rapport au temps ⏳et à l’argent 💸. Pour tenter de comprendre sa perception, on peut utiliser la métaphore de la balançoire : ils se sont investis à l’excès dans leur vie professionnelle pendant leurs études et ressentent donc le besoin de laisser une part importante à leur vie personnelle à la sortie de l’école, pour contrebalancer. Loin du cliché simpliste de jeunes qui ne veulent pas travailler, ils semblent juste à la recherche d’un nouvel équilibre ⚖️, pour ne pas être définis seulement par leur profession, aussi passionnante soit-elle.

Pour réconcilier les attentes de ces jeunes vétos connectés avec celles de leurs potentiels futurs employeurs, elle préconise de tout faire pour préserver un dialogue ouvert et une écoute bienveillante. Sa solution ? Appliquer scrupuleusement le troisième accord toltèque recommandant de ne pas faire de suppositions !

👉 Malgré les défis qui ont déjà jalonnés sa courte carrière de praticienne, son message est optimiste et prône le vivre ensemble, pour que chacun s’épanouisse dans sa propre définition de la profession de vétérinaire.


🔗Lien de l'épisode : 

– Groupe Facebook "SPQVA" : https://www.facebook.com/groups/845566939280940/about/ 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Marine Slove - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone 

Publié le 24.03.2023 Durée : 82 min Écoutes : 4292

Épisode #35 - François Rabasse - Vétérinaire app.e-cole

François Rabasse, vétérinaire apicole (EnvA 78) et apiculteur (entre autres) au 🎙️ de Marine.

🐕‍🦺 François, c’est un passionné du « vivant » qui hésite au début entre agro et véto. Ayant perdu ses parents en prépa, il finance ses études grâce aux remplas et à la prophylo (merci le médecin en pantoufles du beffroi qui distribue des arrêts maladies aux étudiants alforiens 😂). Puis, après quelques années de « dilettantisme voyageur » qui le mèneront en Asie et en Amérique du sud, il s’installe à Paris sur un coup de tête, en canine.

💻 Mais entre deux clients, cet autodidacte commence à développer des petits programmes informatiques 💾. Vétérinaire le jour et informaticien la nuit, François s’use pendant cinq ans dans un rythme infernal. C’est sa famille qui le prendra entre quatre yeux pour lui dire qu’il faut que ça s’arrête. Alors, François vend tout : le cabinet vétérinaire et la boîte d’informatique. Il prend alors un peu de temps pour lui et refait un mastère spécialisé dans une école d’ingénieur. Au revoir l’écosystème vétérinaire et bonjour les technologies de l’information. Il y mènera une carrière riche et variée en tant que consultant IT, où curieusement, sa construction analytique de vétérinaire lui servira.

🐝 Mais François l’a toujours su, il reviendra un jour en pratique vétérinaire, d’une manière ou d’une autre. Qu’à cela ne tienne, ce sera par un DIE apiculture à Oniris, à l’heure où ses amis de promos prennent leur retraite ! Pourquoi ? D’abord parce qu’il est lui-même apiculteur, ensuite parce que d’un point de vue scientifique, « l’abeille c’est cogné ! », comme il dit. L’œil pétillant, François nous explique que cette petite bestiole à l’anatomo-physiologie fruste est le modèle par excellence en épigénétique et pose des colles aux chercheurs en génétique, en neuroscience et en immunologie. Ce qui le fascine ? Le fait qu’elle nous invite à regarder notre environnement de manière holistique. Via le GTV Ile-de-France, François forme des consœurs et des confrères et œuvre pour remettre le vétérinaire au cœur de la filière apicole.

👉 Vous l’aurez compris, l’invité du jour est un entrepreneur du vivant, un passeur de science apicole et un vétérinaire passionné qui compte bien exercer encore quelques années ! 


🔗 Liens de l'épisode : 

– Apis Vitae : https://www.apisvitae.fr/ 

– GTV Ile de France (commission apicole SNGTV) : https://gtvidf.fr/ 

– Pour faire partie de la liste de diffusion et recevoir la revue de presse mensuelle de recherche apicole, envoyez un mail à info@abeilles.vet .

– Livret du débutant (site ministère agriculture)

https://agriculture.gouv.fr/guide-pour-les-apiculteurs-debutants 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Marine Slove - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 17.03.2023 Durée : 78 min Écoutes : 4784

Épisode #34 - Stéphane Houdet - Un esprit MacGyver au service du rêve olympique

Stéphane Houdet, vétérinaire (Nantes Oniris 1994) et triple champion paralympique au 🎙️ de Sophie.

Dès le plus jeune âge, Stéphane se découvre une véritable passion pour les sports de balle mais ne franchit pas le cap du sport de haut niveau, se rangeant docilement aux sages recommandations parentales de poursuivre des études. Le métier de vétérinaire n’est pas une vocation mais bien le choix de l’amour car il passe le concours pour suivre sa petite amie 🥰 de l’époque ! La passion des animaux grandit au fil des années, des stages et des rencontres, notamment celle avec celui qui deviendra son associé dans une clinique mixte du charolais où il se destine à la rurale 🐄.

Pour sceller leur future association, les deux amis entreprennent un road trip à moto 🏍️ qui prend fin brutalement en Autriche lorsque la jambe gauche de Stéphane est violemment percutée par une voiture. Même si plusieurs jours de coma artificiel et de multiples interventions parviennent à sauver sa jambe, Stéphane est contraint de faire évoluer sa pratique vers la canine et de réviser ses objectifs sportifs. Mais pas question pour autant de revoir ses ambitions à la baisse, ça serait mal le connaître ! En quelques mois, il devient champion de France et numéro 1 européen en handigolf et fait une rencontre qui va à nouveau changer le cours de sa vie.
Huit ans se sont passés depuis l’accident et son rêve de prothèse se réalise, véritable cadeau de Noël qui marque le retour à une mobilité salvatrice et à ses premières amours : le tennis 🎾 ! Il reprend la raquette, renoue avec ses sensations et redécouvre le court… en fauteuil. Son esprit de compétition, inassouvi, refait surface et le conduit aux sommets : triple champion paralympique, sans parler des 23 tournois du grand schlem. Porte-drapeau aux derniers jeux de Tokyo puis officier de la Légion d’honneur aux côtés notamment de Teddy Rinner, ces distinctions viennent récompenser sa ténacité et sa volonté farouche de faire briller la France à l’international.
Résilient, entrepreneur, persévérant… il ne s’est jamais départi de sa philosophie de vie, résolument positive. Selon Stéphane, c’est le vétérinaire en lui qui a permis de trouver la prothèse adaptée à ses besoins et ensuite de produire et perfectionner son fauteuil de champion. Une formation, on l’oublie parfois, qui nous ouvre sur le monde et nous offre des perspectives infinies… Son rêve : que le tennis en fauteuil devienne une discipline en tant que telle, le premier sport « universel » aux Jeux Olympiques.

👏 Une ode au courage et un véritable souffle de « positive attitude » et de patriotisme à moins de 500 jours de Paris 2024 !


🔗 Liens de l'épisode :

– Handilab : https://www.handilab.com/ 

– Tennis fauteuil : https://france-paralympique.fr/sport/tennis-fauteuil/ 

– Instagram de Stéphane : https://www.instagram.com/stephanehoudet/?hl=fr 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte :  Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes :  Sophie Wilford et Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon.

Publié le 10.03.2023 Durée : 124 min Écoutes : 5053

Épisode #33 - Élodie Malartic - Mamange pour la vie

Élodie Malartic, vétérinaire mixte (Nantes Oniris 2012) et mamange, au 🎙 de Marine. 

Élodie a la médecine vétérinaire dans la peau depuis l’école maternelle ! Une fois son diplôme en poche, elle débarque en Franche-Comté (non sans avoir tapé la commune sur Google map 😉) pour un poste en mixte au sein d’une équipe sympathique. Elle fait d’ailleurs partie de ceux d’entre nous qui se sont associés dans la clinique de leurs premiers pas...  

→ Puis, vient le temps de la construction familiale. Après une grossesse insouciante, Élodie et son mari ont la joie d’accueillir leur premier petit garçon. Et après un post-partum tumultueux lié à ses contraintes de cheffe d’entreprise, c’est avec plaisir qu’Élodie retourne au travail, même si la conciliation de sa jeune parentalité avec le rythme soutenu des gardes est parfois (très) difficile. 

→ C’est assez naturellement que vient ensuite l’envie d’un second bébé. Une grossesse sereine… jusqu’à la troisième échographie. Et là, sans prévenir, tout bascule. Élodie et son mari se retrouvent confrontés à l’indicible : un pronostic vital sombre pour leur bébé. Une « chance » sur un million... S’ouvre alors le grand tunnel médical et son cortège de dysfonctionnements. Élodie se retrouve face à des soignants parfois dépassés par son besoin d’informations pour guider sa décision. Puis l’issue, terrible : celle de l’interruption médicale de grossesse. Au huitième mois... Il a alors fallu accepter l’inacceptable : mettre au monde un petit garçon sans vie. 

Rien, jamais, ne vous prépare à ça... Alors comment continuer à vivre lorsque la vie s’est tue, lorsque son ventre s’est vidé pour ne pas remplir les bras et les cœurs qui l’attendaient ? Et comment retourner travailler, après une telle déflagration ?  

Il n’y a rien de plus universel que la parentalité, qui s’étale partout joyeusement mais celle-ci, la parentalité endeuillée 🕊️, ne s’étale nulle part... Elle se vit en silence, retranchée dans l'intimité des foyers de ces parents orphelins de leurs enfants. Et ça, c’est insoutenable car pire que la mort, il y a la dénégation et l’oubli ! Élodie nous explique les mécanismes de ce « deuil de l’avenir » et nous met face à un devoir de mémoire collectif. Sa démarche est simple : partager son histoire pour se souvenir, transmettre et expliquer ce qu'on vit de l’intérieur lors d’une tragédie comme celle-ci. 

→ De cette épreuve, Élodie et son mari sortiront essorés, exsangues mais renforcés et Élodie retrouve peu à peu le sens de son travail de praticienne, avec un recul et une maturité qui continuent de transformer son quotidien.  

🌟 La route est encore longue mais dans cet épisode, vous entendrez vibrer sa force : une petite lueur qui brille, là tout au fond, et qui lui donne le courage de témoigner et de continuer d’avancer. Malgré tout... 

Avertissement : cet épisode aborde les sujets douloureux de l’interruption médical de grossesse et du deuil périnatal👼.  


🔗 Liens de l'épisode :

– « Le bonheur en partant a dit qu’il reviendrait », livre de Cindy Bouquemont (qui est ASV) ;

– « Les pieds sur terre, le cœur dans les nuages », livre d'Émilie Tranchier ;

– « Nés sans vie », livre de Marion Payet ;

– « Le berceau vide », livre de Marie José Soubieux ;

– « Dans ces moments-là », livre d'Hélène Gérin (à faire lire à l’entourage) ;

– Podcast Bliss stories, notamment épisodes n° 17, 39, 60, 75, 93, 98, 115, 142, 143, 146, 167, 190 et 196 ;

– Les groupes Facebook : « IMG et deuil périnatal », « deuil périnatal », « par'anges » ;

– Les associations de soutien : AGAPA, Em Vas, un sourire après les larmes. 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte :  Marine Slove - Enregistrement :  Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes :  Marine Slove - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon


Publié le 03.03.2023 Durée : 109 min Écoutes : 5182

Épisode #32 - Juliet Decaestecker - Vétérinaire du monde

Juliet Decaestecker, praticienne intégrative et citoyenne du monde (ULG 2006) au 🎙 de Sophie.

Le voyage de Juliet commence alors qu’elle décide d’étudier à l’étranger. Enfin presque… Elle est flamande et plutôt que d’étudier à Gand, dans sa langue maternelle, en Belgique flamande, elle décide d’étudier à Liège, en apprenant le français en… Belgique wallonne 😉. Néanmoins, il s’agit de sa première immersion dans une culture différente de la sienne. Elle s’éprend de ses études mais aussi de la « guindaille » (les festivités belges pour les non-initiés 😉) et souligne l’équilibre apporté par ces deux facettes. C’est pendant cette période qu’elle rencontre J-F, son compagnon de route et père de leurs 4 enfants…

→ Après trois ans de pratique et un intérêt grandissant pour la médecine chinoise, Juliet et son mari décident d’entreprendre le voyage d’une vie ! C’est dans une vieille Mazda dotée d’une cabine de toit qu’ils visiteront plus de 30 pays, à la rencontre des espèces en voie d’extinction dans leur habitat naturel. Ce fidèle carrosse, rafistolé en Mongolie avec des morceaux du train transsibérien, les accompagnera pendant trois ans et demi. Pendant cette période, Juliet se nourrit des connaissances des guérisseurs indigènes et de toutes les médecines qu’elle découvre sur son chemin, pour les mettre en application dans des associations et avec les vétérinaires locaux.

→ De retour en Belgique, alors que Juliet est enceinte de son troisième enfant, J-F reçoit une proposition de poste en Inde. Ils ont trois semaines pour se décider 😳… C’est le début d’une nouvelle aventure de quatre ans ! Là-bas, n’ayant pas le droit de prescrire des traitements allopathiques, Juliet développe ses connaissances en médecines alternatives et se confronte au choc des cultures médicales. 

→ Depuis deux ans, Juliet et sa petite famille ont établi leur camp de base (une simple caravane pour l’instant) en Belgique et elle y pratique le référé en médecines alternatives. 

Dans cet épisode, Juliet bouscule nos certitudes ! Elle nous confronte au prisme occidental qui est le nôtre et nous encourage à l’ouverture d’esprit et la bienveillance entres confrères autour de ces médecines ancestrales. Enfin, elle nous livre une vision plus intégrative du One Health.

👉🏾 Juliet est une baroudeuse, une rêveuse, une philosophe, une marginale, une « pendue au train » (il faudra écouter l’épisode pour comprendre 😉) qui a donné des ailes à ses enfants avant de leur donner des racines… 

Plus qu’un voyage, c’est une véritable épopée… Alors attachez bien vos ceintures, la Mazda démarre 🚘!


🔗 Liens de l'épisode :

– IVAS (International Veterinary Acupuncture Society) : https://www.ivas.org/  

– BEVAS (Belgian Veterinary Acupuncture Society) : https://bevas.eu/  

– Le site de Juliet : https://www.dr-juliet.com/ 

– Le blog de voyage de Juliet : http://bearoundtheworld.be/ 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Sophie Wilford - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon


Publié le 17.02.2023 Durée : 89 min Écoutes : 6085

Épisode #31 - Anthony Leclaire - Vivre cent vies...

Anthony Leclaire, vétérinaire artiste (Nantes-Oniris 2005) au 🎙 de Marine.

Cet aîné de famille nombreuse, élevé dans des valeurs de « soins aux autres », décide de devenir vétérinaire dès l’enfance et n’en démordra jamais. Pour financer ses études, il est tout à la fois : piqueur, chanteur 🎶, guide batelier dans le Marais Poitevin et véto de garde !  

→ D'ailleurs, pas question pour lui de prolonger ses études : il se lance dans la vie active dès sa sortie d’école et décide de faire des remplas. En 7 ans, il travaillera pour une vingtaine de cliniques ! Ce qu’il en tire ? Tout simplement le fait de savoir exactement ce qu’il veut professionnellement, et ce qu’il ne veut pas ! C’est ce recul qui lui permettra de se fixer dans la région choletaise et de s’y associer. Cela lui donne l’occasion de s’investir et d’être décisionnaire et très vite, il s’implique dans des projets autour de l’évènementiel et de la communication et se passionne pour le développement. 

Après quelques années, Anthony connaît une « année noire », sur les plans personnel et professionnel : il est terrassé par une dépression qui se soldera par une désassociation. Sans tabou, il nous explique les symptômes de cette maladie invalidante qui empêche de travailler et qui est difficilement accueillie dans le milieu professionnel. 

→ Une fois remis sur pieds et son énergie retrouvée, Anthony ressort son stétho du placard et redevient salarié. Mais ce besoin de développer et de créer le rattrape rapidement et il finit récemment par quitter la pratique pour devenir responsable du développement régional dans un groupement, boulot qui le passionne notamment parce qu’il lui permet de s’engager pour l’avenir de la profession et d’essayer d’améliorer le quotidien des vétérinaires. 

Par ailleurs, Anthony n’est pas que véto (c’est le moins qu’on puisse dire)  : il est chanteur de bal depuis 20 ans, il a monté une comédie musicale au profit des Restos du cœur️, il est membre de la troupe des vétérinaires artistes mais aussi responsable littérature du plus grand fansite de Star Wars d’Europe (si, si, je vous jure 😳). Sa devise, tirée de paroles de Jean-Jacques Goldman ne laisse planer aucun doute sur ses aspirations : «  Vivre même à demi, tant pis  ; mais vivre cent vies  »  

→ Cet épisode, c’est 1 h 30 d’inspiration, d’énergie et de positivisme, avec un authentique créatif, multi-passionné et surtout amoureux de la profession vétérinaire ... 


🔗 Liens de l'épisode :

– Groupe Facebook "Vétérinaire et Parents" : https://www.facebook.com/groups/1629721057331214 

– Groupe Facebook "Club des Vétériniares artistes" : https://www.facebook.com/groups/veterinaires.artistes 

– Vidéo "Théo et Jean-Louis, un conte musical vétérinaire"

https://www.youtube.com/watch?v=uprNbO8gIZY 

– Groupe Facebook "SPQVA" : https://www.facebook.com/groups/845566939280940/about/ 

– Groupe Facebook « Les vétos ne sont pas des pigeons » : https://www.facebook.com/groups/LesVetosNeSontPasDesPigeons 

– Vétos-Entraide : https://vetos-entraide.com/ 

– Fansite Star Wars : planete-starwars.com 

– Pour contacter Anthony : anthony.leclaire@vetpartners.fr 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Marine Slove - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon


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