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Le rapport Protido-Calorique : comment bien l'interpréter ?

Pauline Teyssier, ASV, formatrice en nutrition et autrice (L'Alimentation du Chien et du Chat, Éditions Poulot)

Le rapport protido-calorique (RPC) est souvent considéré comme un outil essentiel pour évaluer l’équilibre nutritionnel des rations, mais lorsqu’il s’agit d’aliments industriels, son interprétation doit parfois être nuancée.

Le RPC est un paramètre qui permet de mesurer la quantité de protéines apportée par un aliment pour une unité de 1000 kcal, soit 1 Mcal d’énergie métabolisable (EM).

 

Les besoins en RPC selon le profil

  • Chez les animaux en croissance :

    • chatons : 85-100 g/Mcal

    • chiots : 75-125 g/Mcal

  • Chez le chat adulte :

    • Minimum recommandé : 62,5 g de protéines/Mcal (FEDIAF).

  • Chez le chien adulte :

    • Minimum recommandé : 45 g de protéines/Mcal (FEDIAF).

De plus, les chiens et chats sédentaires et/ou en surpoids doivent trouver autant de protéines que les autres mais ont un besoin énergétique réduit. Ils ont alors besoin d’un aliment avec un RPC plus élevé.

 

Un besoin en acides aminés essentiels

Le besoin en protéines est avant tout un besoin en acides aminés essentiels. Chez le chien, il s’agit du tryptophane, de l’isoleucine, de l’arginine, de l’histidine, de la leucine, de la valine, de la méthionine, de la lysine, de la thréonine et de la phénylalanine. Chez le chat, la taurine s’ajoute à cette liste. Ces acides aminés ne peuvent être synthétisés par l’organisme, ils doivent donc être fournis quotidiennement par l’alimentation. Si l’un d’eux vient à manquer, la synthèse protéique s’arrête et le reste des acides aminés est éliminé sous forme d’urée.

 

Des sources plus ou moins complètes

Les protéines végétales sont digestes, mais elles ne contiennent pas tous les acides aminés essentiels. C’est pourquoi il est souvent nécessaire de les associer avec d’autres sources pour obtenir un profil aminé complet. À l’inverse, les protéines animales sont généralement complètes en acides aminés essentiels, sauf lorsqu’elles proviennent de matières de faible qualité, comme le collagène ou l’élastine (peau, tendons, poumons…), dont la valeur nutritionnelle est limitée. Les compositions des croquettes et pâtées étant rarement détaillées sur ce point, l’indicateur purement quantitatif qu’est le RPC ne suffit pas à juger la qualité des protéines utilisées. Un aliment peut ainsi avoir un RPC satisfaisant sans apporter l'ensemble des acides éminés essentiels.

 

Points clés

  1. Le RPC correspond à la quantité de protéines apportées pour 1000 kcal d’énergie métabolisable.
  2. Les besoins varient selon l’espèce, l’âge, le niveau d’activité et l’état physiologique de l'animal.
  3. Un RPC élevé est important pour les animaux en croissance, sédentaires et/ou en surpoids.
  4. Le RPC ne tient pas compte de la digestibilité des protéines, ni de leur profil en acides aminés.

 

Efficacité protéique : standard et gold standard

Au-delà du RPC, il est crucial d’assurer l’efficacité protéique de l’aliment. Le comité scientifique de la FEDIAF fixe des RPC minimaux, conditionnés à une digestibilité des protéines d’au moins 80 %. Il établit également des teneurs minimales pour chaque acide aminé essentiel, mais aucune analyse spécifique n’est exigée.

La nutrition clinique privilégie des gammes d’aliments vétérinaires qui apportent des garanties supplémentaires en réalisant des études de digestibilité et en fournissant des aminogrammes (analyses de la composition en acides aminés essentiels de chaque aliment) disponibles dans les clés-produits.

 

Un RPC faible n’est pas forcément inquiétant

Certaines affections, telles que l'insuffisance hépatique, rénale ou les régimes d'éviction, nécessitent un apport contrôlé, voire réduit en protéines. Ces aliments diététiques vétérinaires, avec un RPC faible, réussissent néanmoins à couvrir tous les besoins en acides aminés essentiels grâce à une efficacité protéique optimale, notamment par l'utilisation d'acides aminés libres.

Le RPC ne reflète donc que la concentration en protéines et doit être interprété en tenant compte des preuves d'efficacité protéique.

Déclaration de conflit d'intérêt

L'autrice déclare travailler pour Arginine, organisme indépendant de formation en nutrition. Cependant, l'autrice déclare ne présenter aucun autre conflit d’intérêt qui pourraient influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.

Bibliographie

  • Guide nutritionnel FEDIAF
  • Case, Linda P., Leighann Daristotle, Michael G. Hayek, et Melody Foess Raasch. 2011. Chapter 22 - Growth. In Canine and Feline Nutrition (Third Edition), édité par Linda P. Case, Leighann Daristotle, Michael G. Hayek, et Melody Foess Raasch, 221-37. Saint Louis: Mosby. https://doi.org/10.1016/B978-0-323-06619-8.10022-2.
  • Kronfeld, D. S. 1986. Optimal Ranges of Nutrients for Dogs and Cats. Tijdschrift Voor Diergeneeskunde 111 Suppl 1 (avril): 42S-46S.
  • Pauline TEYSSIER & Charlotte DEVAUX. 100 questions sur l'Alimentation du Chien et du Chat, Éditions Poulot, 2024.

Mise en ligne le 11 février 2025

 

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