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Stérilisation : vers une personnalisation de la prise en charge

Annabelle Orszag, docteure vétérinaire

La stérilisation est une pratique répandue en médecine vétérinaire, et pour cause ! Elle vise notamment à prévenir la surpopulation et à optimiser la santé de nos animaux de compagnie. La stérilisation chirurgicale par ablation des gonades (testicules ou ovaires) est la méthode la plus utilisée chez le chien et le chat. Cependant, ce geste chirurgical ne se pratique plus de manière aussi standardisée. Grâce aux avancées scientifiques et technologiques, l’équipe soignante se doit désormais de guider chaque propriétaire vers une décision réfléchie et personnalisée.

Les raisons qui justifient la stérilisation des chiens et des chats sont nombreuses et incluent la disparition des signes de chaleurs et des comportements associés, la gestion des risques de portée non désirée, et la prévention contre certaines maladies. Ce choix doit cependant être adapté à l'espèce, à l'âge, à la race et au sexe de l'individu, pour offrir le meilleur compromis possible entre sécurité et efficacité.

En effet, la stérilisation n'est pas une simple formalité administrative : elle requiert une prise en charge personnalisée. Le vétérinaire doit évaluer l'état de santé général du patient, la maturation physique et comportementale, ainsi que les antécédents médicaux de l'animal pour décider du moment idéal de l'intervention. Et, même si l’on peut penser que stériliser un animal relève de la routine, chaque patient reste unique.

 

L'âge

En France, la stérilisation se fait généralement entre 6 et 14 mois chez les chiens, voire plus jeune encore (surtout pour les animaux nés en élevage et destinés à la vente ou en refuge pour faciliter les adoptions). En revanche, chez le chat, la stérilisation est souvent pratiquée plus tôt, entre 4 et 6 mois, car ils atteignent rapidement leur maturité sexuelle. Ainsi, le calendrier diffère en fonction des caractéristiques physiologiques propres à chaque espèce.

En pratique, il est à noter que les chiennes stérilisées avant leurs premières chaleurs présentent un risque plus élevé de développer des vaginites. Une augmentation du risque de problèmes orthopédiques et de certaines tumeurs semble être aussi associée à la stérilisation précoce. La stérilisation précoce pourrait aussi, notamment chez la chienne, accentuer certains types de troubles du comportement déjà présents (crainte, phobie).

 

Points clés

  1. La méthode, tout comme l’âge de la stérilisation, dépendent de l’espèce et de l’individu (race, usage, choix du propriétaire). Une consultation de conseils doit permettre au propriétaire de prendre une décision éclairée et adaptée à son animal.
  2. Une stérilisation précoce favorise la diminution du risque de tumeurs mammaires chez la chienne et la chatte, mais peut également entraîner des effets indésirables.
  3. Chez le chat, il n’y a actuellement aucune indication pour retarder la stérilisation ou attendre les premières chaleurs. Les chats devraient donc être stérilisés vers l’âge de 6 mois.
  4. Chez les chiens mâles de grandes races, prédisposés aux troubles ostéoarticulaires, la castration peut être proposée après la fin de leur croissance.

 

La race

Pour les races de grande taille, certains vétérinaires préconisent d'attendre plus longtemps (après 1 an), afin de permettre une croissance harmonieuse des os et des articulations. De même, les races prédisposées à certaines maladies (comme les golden retrievers ou les persans) peuvent bénéficier d'une stérilisation anticipée ou différée selon le risque de cancer ou d'autres troubles hormonodépendants.

Grâce aux données de la littérature, on dispose de recommandations plus précises selon les espèces (voir tableau). Ainsi, les femelles golden retriever devraient être gardées entières autant que possible, de la même façon que les mâles Dobermann.

 

Le sexe

Les femelles présentent un risque de maladies utérines et mammaires plus élevé si elles ne sont pas stérilisées, notamment après plusieurs chaleurs. Quant aux mâles, la castration permettrait de réduire certains comportements indésirables tels que le marquage urinaire, tout en diminuant le risque de certaines affections prostatiques.

 

La stérilisation est bien plus qu’un geste de prévention ; c’est un choix qui doit être réfléchi et ajusté à chaque cas particulier. Après tout, il n’existe pas de protocole de stérilisation standard, seulement des patients uniques, tout comme les empreintes digitales… ou les poils sur le museau d’un chien !

Déclaration de conflit d'intérêt

L’autrice de cet article déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt qui pourraient influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.

Bibliographie

Mise en ligne le : 18 avril 2025

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