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Auxiliaire vétérinaire : un métier aux multiples facettes

Crédit photo @ RFBSIP - stock.adobe.com
À la question : « Pourquoi vouloir devenir ASV ? », ou même : « Pourquoi être devenu·e ASV ? », la réponse la plus fréquente est, bien évidemment : « Parce que j’aime les animaux ! ». Et même si cette raison, cette source de motivation, semble effectivement indispensable au moment du choix de ce métier, elle ne devrait probablement pas être la seule.
En effet, même si vu de loin, le rôle de l’ASV est bien celui de s’occuper quotidiennement des animaux auprès du vétérinaire ; en pratique, c’est beaucoup plus que ça. Et mieux vaut en avoir conscience avant de se lancer, histoire d’éviter de s’engager dans un projet qui finalement ne répondrait peut-être pas à vos attentes. Nous vous proposons ici un petit tour d’horizon de ce métier passion, aussi riche qu’exigeant.

La formation

S’il est possible d’être embauché en tant qu'auxiliaire vétérinaire sans avoir suivi de formation, il est pourtant fortement recommandé de passer par cette case, ne serait-ce que pour augmenter vos chances d’embauche et pour pouvoir prétendre à un salaire minimum conventionnel un peu plus intéressant (voir l'article : Que faut-il savoir sur les échelons des auxiliaires vétérinaires ?). Il est à noter, qu’une fois embauché, même sans diplôme, il vous sera possible, après 1 an équivalent temps plein, de passer votre VAE (validation des acquis de l’expérience), auprès d’APForm, ce qui vous permettra d’être reconnu en tant qu’Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire à l’échelon 5 (attention, actuellement la formation « ASV GIPSA » est la seule reconnue par les organisations professionnelles vétérinaires et est donc la seule qui ouvre le droit à l’échelon 5 de la convention collective).

Mais au-delà de cette réalité, la formation reste tout de même le meilleur moyen de se préparer à son quotidien d’ASV. Il n’est d’ailleurs pas rare, qu’au cours de leur formation, certains candidats, pourtant très motivés au départ, changent d’avis et se détournent de ce métier. Prise de conscience trop tardive de ce que sera leur quotidien, mauvaise expérience professionnelle… les raisons de ces « abandons » sont multiples. Ce qui est malheureux pour le candidat, c’est d’avoir investi du temps et parfois beaucoup d’argent dans un projet professionnel qui ne lui correspond pas. Et n’oublions pas que d'une certaine façon, ces aspirants ASV ont occupés des places que d’autres convoitaient.

Et pourtant, il suffit de regarder « les blocs de compétence » qui composent chacune des formations reconnues au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) pour se faire une idée de l’étendue des compétences attendues d’un futur ASV.

Actuellement, en France, 4 formations au métier « d’ASV » sont reconnues RNCP et amènent à une qualification de niveau 4 (soit niveau Baccalauréat) :

Toutes ces formations proposent un contenu articulé autour de grands axes assez similaires entre eux : la gestion de l’hygiène, la gestion administrative, l’assistance du vétérinaire, la vente et les conseils aux clients.

Or, quand on lit cette liste de compétences attendues, il semble assez évident que les ASV font bien d’autres choses que s’occuper des animaux. Et donc, que l’amour de ces derniers peut s’avérer bien insuffisant pour exercer au quotidien cette activité.

La journée type de l’ASV se compose d’une multitude de tâches (le sens de l’organisation est d’ailleurs une qualité nécessaire à ce métier) : soins aux animaux (bien sûr, ils sont bien là !), nettoyage de la clinique et du matériel (souvent de façon répétée, chaque jour), gestion des stocks, réponse aux appels téléphoniques, gestion des clients à l’accueil, vente… Tour à tour l’ASV passe de son rôle " plus commercial " à son rôle de soignant en passant par son rôle de " secrétaire médicale " ! Aimer l’humain, au moins autant que les animaux, s’avère alors indispensable. Or, bien souvent, c’est une réalité dont beaucoup de postulants ASV n’ont pas conscience. De même aimer travailler en équipe, aimer être actif toute la journée (et debout !), avoir conscience de l’aspect médical et de ses côtés sombres (mort, souffrances animale et humaine, sentiment d'impuissance dans certaines situations…), savoir aussi que nos patients ne sont pas tous des bisounours reconnaissants de ce que l'on fait pour eux... ce sont autant d'éléments à prendre en compte au moment de son choix de métier.

L'entrée dans la vie active

Après la formation (et même déjà pendant celle-ci au moment de stages ou des phases en entreprise de l’alternance), la réalité du quotidien se fait sentir. Et même, s’il existe une réelle diversité des postes proposés en tant qu'auxiliaire vétérinaire, qui peuvent correspondre plus ou moins à votre profil, le « job » de l’ASV reste toujours un peu le même, basé sur les compétences acquises pendant la formation.

Cependant, certains postes très spécifiques existent notamment dans les grandes structures. Certains ASV peuvent alors ne faire que du soin là où d’autres ne feront plus que de l’accueil clients, et donc choisir de ne travailler que dans leur domaine de prédilection. Mais ces postes sont rares et les places sont chères. Et à ce stade, ce qui va pouvoir vous aider à trouver et à obtenir le poste de vos rêves, c’est en partie vos soft skills. Je ne peux que vous encourager à lire notre article à ce sujet.

Et, nous pouvons même aller plus loin. Avant même de se former au métier d’ASV, il semble judicieux de se demander évidemment si ce métier est fait pour vous, mais aussi : « suis-je fait pour ce métier ? » Ai-je le caractère adapté (si ce n’est pas le cas, il y a un risque que je craque psychologiquement) ? Ai-je le physique adapté (on ne crie pas au scandale tout de suite, je ne parle ici que du côté des contraintes physiques quotidiennes) ? Porter les chiens parfois de très grand gabarit, la manutention des commandes, la position debout toute la journée... votre corps va être fortement sollicité, il doit pouvoir l’encaisser et, croyez-moi, en avoir conscience avant de se lancer est une bonne chose !

Enfin, un dernier point semble important à soulever. Celui de la responsabilité. Même si l’ASV travaille sous la responsabilité du vétérinaire, il ou elle va devoir prendre des décisions, devoir être capable d’accompagner les animaux et les humains dans des moments difficiles, devoir assurer sa sécurité mais aussi celle de ses collègues, des propriétaires et de leurs animaux. Et nous ne sommes pas tous égaux face à cette réalité. Certains assument sans problème ce rôle, d’autres pourraient mal vivre cette pression sur leurs épaules.

Enfin, si une chose est à retenir, c’est que parfois vous êtes parfaitement adaptés à ce métier mais vous n’êtes pas au bon endroit ! Combien d’ASV ai-je vu abandonner le métier parce que le poste dans lequel ils étaient ne leur convenait pas. Parfois, le problème n’est pas le métier mais bien le poste. Alors avant de tout quitter, demandez-vous si ailleurs vous pourriez vous épanouir ?

L'évolution de carrière

Un des points importants à prendre en compte dans le choix d’une carrière, ce sont les possibilités d’évolution. Et là, il faut savoir que dans le métier d'ASV, elles ne sont pas infinies. Mais les choses s’améliorent et cela pourrait bien encore évoluer dans les mois et années à venir (lire notre article : L'échelon 6 pour les auxiliaires vétérinaires : mythe ou réalité ?).

Des formations complémentaires pour les ASV existent, et il est aussi possible, pour ceux qui le désirent, d’envisager de faire évoluer leur poste au sein de leur structure : devenir ASV référent du pôle hospitalisation, ASV référent des plannings, aider à la comptabilité, s’associer… autant de pistes d’évolution à discuter avec vos patrons. N'oubliez pas non plus que la convention collective fixe des salaires minimums conventionnels mais aucun plafond n'existe.

Une dernière remarque s’impose ici, rester motivé pour une carrière de plusieurs décennies est difficile. C’est le cas dans tous les métiers. En France, 25 % des actifs ont subi une reconversion entre 2016 et 2021 [1]. Alors pas de panique, il est normal d’avoir envie de faire autre chose après un certain temps.


Si je devais résumer tout ça en quelques mots, je dirais simplement que chaque postulant ASV devrait se poser ces quelques questions : Quels sont les rôles de l’ASV au quotidien ? Suis-je capable d’assumer ce job ? Ai-je envie d’assumer ce job ?

Et pour pouvoir répondre à ces questions, le prérequis indispensable est probablement d’aller faire des stages en structure vétérinaire pour se faire une idée précise de la réalité. Si cette réalité vous plait, alors foncez et bienvenue dans ce qui sera pour vous " le plus beau métier du monde ". Mais si ce n’est pas pour vous, alors pas de panique des métiers dans lequel l’amour des animaux compte il y en a d’autres : éleveurs, toiletteurs, promeneurs, éducateurs… pour ne citer que ceux-là !

 

Manuelle Hoornaert,
Vétérinaire & Rédactrice en chef

 

Ressources documentaires et bibliographiques :

[1] Management de la formation, 25 % des actifsont suivi une reconversion ces 5 dernières années, [En ligne]. Disponible sur : https://www.managementdelaformation.fr/la-formation-en-chiffres/2022/02/09/25-des-actifs-ont-suivi-une-reconversion-ces-5-dernieres-annees/ [Consulté le : 12 janvier 2023].

 

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